Poème filmique, réalisé en 16 mm, dont la pellicule a été peinte et teinte à main, Before s’inquiète de la réalité de l’amour, sa possibilité et son impossibilité. Un mouvement continu décrit des fleurs sur lesquelles parfois sont posés des insectes. Le teintage irréalise l’espace rendant sensible le passage du temps, d’autant que des craquelures zèbrent l’espace. D’emblée, un mauve très éloigné de la végétation augure de ce regard sur le monde ; le flou ou inversement des contours marqués environnent les corolles. Les mots quasiment psalmodiés passent par diverses tonalités, de même que les images passent du négatif, entraînant le noir et blanc, au positif coloré ; scrutant ainsi les sentiments et impressions, ils parviennent à des halos plus paisibles parmi les moments de trouble portés quant à eux, par un arrière-son sourd avec des connotations de ratures, de grincements. Pourtant paradoxalement, la voix apaise en ce chemin parmi les fleurs tourmentées mais en beauté.
– Simone Dompeyre, Traverse Vidéo